Découvrir le Do-In

INTRODUCTION ET PRESENTATION DU DO-IN

1 PRESENTATION

Le Do-in est souvent traduit en occident par automassage. Le Do-in est imprégné de la culture énergétique orientale et on retrouve sa pratique dans la Médecine Traditionnelle Chinoise (M.T.C.), Japonaise ou encore Indienne.

En Japonais, on parle de Do-In, en Chine de Tao yin, et en médecine Ayurvédique d’Automassage Abhyanga.

Le terme Do-In signifie « voie de l’énergie ». En effet, le terme « Do » signifie «la voie, le chemin, la route » et le terme « In », énergie.

Il ne s’agit donc pas seulement d’une technique d’automassage comme pourrait le faire penser
la traduction occidentale mais plutôt d’un art de vivre, de la voie, du chemin que nous suivons et qui va nous permettre de trouver la santé physique, mentale ou encore l’éveil spirituel.

Il existe plusieurs chemins pour obtenir cet éveil et dans la tradition Japonaise, le mot Do (voie) est utilisé dans différentes disciplines ou « arts » comme le Judo (la voie de la souplesse), l’Aïkido (la voie de l’union des énergie), l’Ikebana ou Kado (la voie des fleurs), mais aussi pour nommer le lieu où l’on étudie, pratique et cherche la voie à savoir le Dojo, qui est un mot bien connu de tous les pratiquants d’arts martiaux.

La pratique du Do-in est très proche de la pratique du Shiatsu-do qui est la voie de l’action sur l’énergie avec les pouces. Le Do Japonais se rapproche de la notion de Tao de la tradition chinoise.

Il sera donc nécessaire pour bien comprendre la pratique du Do-In et les effets de sa pratique régulière, d’aborder les notions de base de l’énergétique traditionnelle Chinoise comme la notion de Qi, de Yin/Yang, de 5 éléments, de Méridiens, de points d’acupressure, d’organes et d’entrailles, de principes d’entretien de la santé, de vision holistique de la santé.

L’énergétique chinoise est par nature préventive et utilise de nombreux outils comme l’alimentation, le Qi Gong, l’acupuncture, la pharmacopée, les ventouses, la moxibustion, la méditation, le massage, l’automassage, la respiration pour maintenir sa santé globale (santé physique, mentale, sociale, énergétique).

La pratique du Do-In ne peut être à elle seule la solution pour retrouver et maintenir la santé mais un complément puissant à toutes ces autres méthodes.

Le Do-in n’est pas uniquement la pratique d’un massage sur soi comme peut le laisser penser sa traduction occidentale d’automassage, mais un ensemble de techniques qui vont permettre à chaque personne d’améliorer le fonctionnement de son corps, de son esprit pour préserver sa santé et assurer une grande longévité.

Le do-in inclura donc :

– La pratique de techniques d’automassages ou l’on peut trouver des techniques de tui na, de shiatsu, de réflexologie plantaire, palmaire, faciale, de qi nei zang fu,

– La pratique de la digipression ou acupression sur des points d’acupuncture,

– La pratique de la respiration,

– La pratique d’échauffements du corps et de libération des articulations,

– La pratique d’étirements des muscles et des méridiens tendino-musculaires,

– La pratique de la méditation, de la visualisation.

Il n’y a donc pas qu’une seule façon de pratiquer le Do-In.

Il peut être pratiquer en séance seule de Do-In ou dans la préparation à l’activité de Qi Gong, de Tai Chi, avant un évènement (examen, représentation artistique), etc.

Lors d’une séance de Do-In, il est tout à fait possible de déterminer un objectif particulier, comme travailler de façon plus précise sur une partie du corps, ou encore cibler le système digestif, nerveux, etc.

Selon votre sensibilité, vos préférences, vous pourrez plutôt privilégier la pratique de l’automassage, ou de la digipression ou encore de l’étirement, mais dans tous les cas cela restera du Do-in.

Donc, selon vos besoins, vous pourrez créer votre propre protocole de do-in. C’est une pratique très simple à mettre en œuvre et convient à tout le monde. Il peut se pratiquer n’importe où (en Asie, il se pratique beaucoup dans les parcs le matin).

Il n’est pas nécessaire de se déshabiller pour le pratiquer, il peut se pratiquer par-dessus les vêtements.

Il est tout à fait adapté à tous les âges de la vie (enfants, adultes, personnes âgées).

Il peut être pratiqué dans n’importe quel contexte puisqu’il ne demande pas de matériel (entreprise, école, maison de retraite, chez vous, en intérieur, en extérieur, etc.).

Il peut également s’adapter à votre état de santé, à la saison, à votre état émotionnel.

La durée de la pratique peut varier en fonction de ce que l’on souhaite faire.

On peut  prendre 5 minutes au travail lorsque l’on commence à sentir des tensions musculaires ou une diminution de la concentration, ou faire une séance plus longue d’entretien de tout le corps d’une heure par exemple.

L’automassage existe depuis la nuit des temps de façon instinctive au plus profond de notre nature d’animal social.

En effet, lorsque nous nous blessons, nous apposons nos mains par réflexe sur la zone douloureuse simplement en appuyant ou en frottant, ou en soufflant dessus.

Lorsque nous avons un travail physique à accomplir, il nous arrive de nous frotter les paumes de mains, voire même de cracher dans les paumes de mains (cela ne se fait pratiquement plus). Les paumes de mains ont, en leur centre, le point 8MC, que l’on nomme « Lao Gong » et qui se traduit par « palais du labeur », « palais du travail ».

Idem, lorsque vous avez les yeux fatigués après de longues heures postées devant un ordinateur, nous allons naturellement nous frotter les yeux pour faire venir le sang sur cette zone et retrouver un certain tonus visuel, oculaire.

Traditionnellement, c’était une pratique familiale, mais le do-in peut aussi se pratiquer seul. Il se pratique souvent en position assise (sur le sol, sur chaise), allongé pour certaines parties du corps comme le ventre ou encore debout.

Il se pratique souvent à l’aube plutôt que le soir et fait partie d’un rituel, d’une routine, comme le brossage des dents, ou la douche.

On peut d’ailleurs le qualifier de « douche énergétique ». La pratique du Do-in est donc un art de vivre qui demande de la régularité et de la sincérité dans l’engagement.

Dans la vision orientale, chaque personne est responsable de sa santé et qu’il est du devoir de chacun d’apprendre à se connaitre et à prendre soin de soi.

La pratique matinale est plutôt faite pour réveiller l’organisme, faire circuler le sang, l’énergie et profiter pleinement de la journée remplie d’énergie.

La pratique du soir, doit être plus douce, plus méditative, au risque de ne pas bien dormir si elle est trop tonique.

La régularité, la persévérance, la douceur

« Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, Polissez-le sans
cesse, et le repolissez, Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »

Nicolas Boileau, L’Art poétique

Ce que n’est pas le do-in.

– Il ne s’agit en aucun cas d’un sport : ici, pas de compétition ou de performance, mais juste un retour à soi en douceur. Il ne faut pas forcer mais trouver l’intention juste qui amènera un tonus juste,

– Il ne s’agit pas d’une thérapie, cette technique ne peut être utilisée pour soigner un mal spécifique mais plutôt pour entretenir la santé. Il s’agit d’un outil de prévention de la santé. Dans la vision orientale de la santé, on ne lutte pas contre la maladie mais on entretient la santé. .

2 LES BIENFAITS DU DO-IN

Notre mode de vie moderne, peut nous amener à souffrir de divers maux, qui, sur le long terme, peuvent avoir des répercussions sur notre santé.

Sans vouloir faire une liste exhaustive, nous pouvons être sujet au stress, car notre mode de vie s’accélère.

Notre système nerveux peut être sursollicités par les bruits, les images, les sons, les portables, la télé,
les ordinateurs, etc. et cela peut avoir des répercussions sur la qualité et la quantité de notre sommeil.

Nous sommes plus sédentaires que nos ainés et nos postures ne sont pas forcément bonnes.

Nous avons une alimentation qui est moins qualitative et la quantité d’aliments ingérés n’est pas toujours adaptée.

Nous avons moins le temps de prendre le temps. Nous sommes extrêmement sollicités au travail et nous devons en même temps être de bons parents, de bon maries, de bonnes épouses.

Les injonctions à la perfection sont légion ; nous nous sommes également éloignés de la nature qui nous permet de nous ressourcer et qui plus est, notre mode de vie tends à la détruire.

Si nous ne sommes pas capables de nous protéger de tout cela, notre santé va être perturbée.

C’est pourquoi, la pratique du Do-in sera bénéfique pour retrouver calme, joie, énergie, santé, l’équilibre et l’harmonie avec nos semblables et notre environnement.

Voici quelques indications associées à la pratique du Do-In.

Il permet d’améliorer la présence à soi, développer les sensations corporelles, développer la conscience de son schéma corporel (mettre en cohérence l’image que l’on a de son propre corps avec sa réalité physique), de connaitre la limite physique du soi et du non soi, la proprioception pour être tout à fait conscient de vos sensations corporelles tout au long de la journée. Un temps d’échauffement, d’automassage avant la prise de poste par exemple dans les entreprises du bâtiment a permis de faire diminuer le taux d’accidents au travail. Les salariés qui ont pu bénéficier de cette pratique ont une meilleure conscience de la position de leur corps dans l’espace, une meilleure conscience des contraintes physiques et peuvent donc éviter les accidents, les mouvements non ergonomiques, etc.

Il permet de diriger l’esprit pour apaiser les tensions émotionnelles. Grâce à cette pratique physique agréable l’esprit peut se calmer, le flot des pensées diminue puisque nous sommes concentrés sur autre chose.

Nous sommes bien souvent bombardés de stimulations visuelles, auditives à travers la télé, les écrans, et nous nous perdons dans notre esprit, nous devenons trop « céphaliques ». Cela nous fait vivre les émotions plus intensément.

En développant les sensations corporelles on apaise l’esprit, on se recentre, on s’ancre, on vie dans l’instant présent et lorsque nous sommes à nouveau stimulés par notre environnement, nous sommes moins agités et cela nous permet de nous adapter calmement à cet environnement anxiogène.

Cela peut également être un très bon moyen pour retrouver un calme intérieur avant un examen, une compétition, une présentation professionnelle ou une représentation (spectacle) devant un public.

Il permet de vivre dans l’instant présent. Comme il s’agit d’une pratique corporelle et méditative, le Do-in permet de se mettre à l’écoute des sensations dans l’instant, de respirer dans l’instant en pleine conscience et de vivre le présent en se faisant du bien. Cela permet de canaliser l’esprit sur l’instant présent pour lui éviter le temps de la pratique de l’exercice, de ruminer le passé et d’anticiper le futur. C’est tout à fait reposant pour l’esprit.

Il permet d’éliminer les tensions physiques. En médecine chinoise, on dit que là où va le Shen (l’esprit), va le Qi (l’énergie). C’est-à-dire que si l’esprit est tendu, on observe des stagnations de Qi qui peuvent amener des tensions et une mauvaise répartition de l’énergie.

C’est ce qu’a observé le Dr Edmund Jacobson créateur de la « relaxation progressive de Jacobson ».

Il a noté que toute pensée tant à devenir un acte et que toute pensée amène des tensions
musculaires. L’intention de s’exprimer amène les muscles de la phonation à se tendre avant même que la phonation ait lieu. Et il observa que si l’action de parler était associé à une émotion de peur par exemple, la tension musculaire était exacerbée et que cette tension ne disparaissait pas bien après la prise de parole. Donc, une personne qui souhaite dire quelque chose à quelqu’un et qui n’ose pas le faire par peur de la réaction de l’autre, va avoir des tensions résiduelles sur son système musculaire associé à la phonation. Il observa aussi que l’excès tensions physiques s’associe à des troubles émotionnels.

La conclusion est qu’apprendre à relâcher les muscles, c’est indirectement apprendre à relâcher l’esprit. Et réciproquement, on peut aussi dire qu’apprendre à relâcher l’esprit c’est indirectement apprendre à relâcher les muscles.

Il permet une meilleure santé ligamentaire, tendineuse et articulaire et de maintenir une certaine souplesse.
En pratiquant régulièrement le Do-in, on va maintenir l’organisme en mouvement, ce qui permet de lutter contre les effets délétères de la sédentarité. Un dicton chinois dit « qu’une articulation qui est mobilisé tous les jours ne sera jamais bloquer ». Il faut bouger pour ne pas rouiller. Les contraintes mécaniques régulières vont permettre une meilleure alimentation des tendons, des ligaments, et un renouvellement régulier des liquides synoviaux articulaires.
C’est comme faire la vidange régulière de l’huile du moteur d’une voiture (pour éviter que le moteur ne s’abime, s’use rapidement), cela permet à l’huile des articulations (liquides synoviaux) d’être toujours de très bonne qualité et évite les frottements qui vont user les cartilages articulaires.

En stimulant la circulation de l’énergie dans les méridiens principaux (12) et extraordinaires (8), la pratique du Do-in va permettre une bonne circulation de l’énergie dans ces méridiens mais également dans les organes qui leur correspondent. Le but étant d’éliminer les trop pleins et de remplir les vides. En effet, en libérant les zones ou l’énergie stagne et ne circule pas bien, cela permettra d’alimenter les zones en carence d’énergie. C’est l’effet des vases communicants. La libre circulation de cette énergie va permettre de maintenir une bonne santé des organes, des tissus, d’absorber suffisamment l’énergie par les organes responsables de la digestion et de la respiration, de faciliter l’élimination des déchets par les organes émonctoires (reins, peau, vessie, intestins, poumons), d’assurer un bon équilibre de l’esprit. Le corps va pouvoir maintenir une bonne homéostasie énergétique, physique, mentale, émotionnelle, spirituelle, malgré tous les changements internes ou externes qui peuvent amener des perturbations ponctuelles. Cela va également permettre de lutter contre tous les petits mots du quotidien (douleurs, perturbations du sommeil, mauvaise digestion, nervosité, etc.). Ce qui, au final, permettra de lutter contre les maladies en stimulant les capacités d’autorégulation de l’organisme, en optimisant le fonctionnement du système immunitaire et d’augmenter la longévité en pleine santé.

Il permet l’augmentation de la vitalité. En effet, comme tout organisme vivant, nous avons besoin d’énergie pour fonctionner. La pratique du Do-In, va nous permettre de retrouver de la vitalité en travaillant à la fois sur l’absorption d’énergie mais également par la diminution de nos dépenses énergétiques inutiles.

L’absorption d’énergie se fait essentiellement par l’alimentation et la respiration. En pratiquant l’automassage, nous allons libérer les organes de la digestion pour que l’assimilation des nutriments se fasse de façon plus efficiente.

Nous allons également pratiquer la respiration consciente qui va nous apporter beaucoup d’oxygène.
Ces deux éléments, nutriments et oxygènes sont nos principales sources d’énergie.

Un autre aspect non négligeable c’est qu’au quotidien, nous dépensons beaucoup d’énergie inutile avec des tensions musculaires résiduelles, des tensions émotionnelles, de l’agitation, etc. la pratique du Do-In va donc nous permettre d’éliminer beaucoup de ces tensions et de retrouver une certaine forme de paix intérieure.

Il va permettre d’améliorer l’immunité. En effet avec une meilleure circulation du sang, une meilleure oxygénation des cellules, une meilleure élimination des déchets, par l’élimination des tensions physiques et émotionnelles, par la pratique de la pleine conscience qui évite de se disperser, de se fatiguer, permettra indirectement, de développer une meilleure immunité.

3 LES PRECAUTIONS

Le Do In est une pratique relativement sure et ne présente que très peu de contre-indications. Il faudra cependant prendre quelques précautions :

Il faudra s’assurer que la personne soit suffisamment en forme pour pratiquer du Do-in, quelle ne soit pas trop fatiguée, fiévreuse, qu’elle ne présente pas d’infection, de fracture, etc.

• La position seiza (posture assise en tailleur) n’est pas une posture facile à maintenir plusieurs dizaines de minutes, il faudra donc faire des adaptations dans la posture pour certaines personnes qui ne sont pas souples, qui ont des lumbagos, des sciatiques, qui ont des prothèses ou pour certaines personnes âgées.
• La peau doit faire l’objet d’une attention particulière et ne doit pas présenter de plaies, de psoriasis, de zona. Si toutefois il y a des zones cutanées sensibles, il faudra les évitées lors de la pratique du Do-In.
• Les troubles de la circulation (varice, phlébite, thrombose, etc.) doivent faire l’objet d’une attention particulière parce que la pratique du massage sur des jambes qui présentent ces troubles peuvent engendrer de la douleur, voire aggraver la pathologie. On s’abstiendra de pratiquer des digipression ou des automassages sur ces zones.
• Pour certains diabétiques, il peut y avoir des complications qui engendrent des troubles de la circulation au niveau des membres inférieurs qui peuvent aller jusqu’à l’amputation. Il faudra donc être vigilant sur ces zones ou les vaisseaux sont très fragiles.
• Certains troubles musculosquelettiques comme le syndrome du canal carpien, l’arthrite, les tendinites peuvent rendre difficile la pratique du do-in. La pratique engendre de la douleur alors que justement on cherche à l’éliminer.
•  Eviter de manger avant la pratique, sinon le système nerveux parasympathique qui a en charge la digestion et qui affecte le sang dans le tube digestif risque de la stopper et réaffecter le sang aux muscles périphériques, ralentissant ainsi la digestion.
• Il ne faut jamais forcer au risque de mettre trop d’intention dans ses mouvements et de perdre le tonus juste. Toute douleur ou inconfort doit faire l’objet d’une prise de conscience mais il ne faut pas absolument vouloir faire disparaitre une tension par un massage trop intensif. Il faut identifier la douleur ou l’inconfort, en prendre conscience, l’accepter, et trouver un moyen qui libère sa tension en respectant son corps et ses sensations ou tout simplement arrêter la séance.
• Pour les étirements comme pour les douleurs, lorsqu’un mouvement vous est difficile, ne surtout pas forcer mais apprendre à connaitre ses limites et écouter ses sensations.
• Ne pas pratiquer de do-in trop tonique le soir au risque d’avoir des difficultés à trouver le sommeil. Comme pour le sport qui est pratiqué le soir, remettre l’énergie et le sang en circulation trop tard le soir agite le mental.

Quoi qu’il en soit, si vous avez des doutes sur des contre-indications possible, il faudra prendre un avis médical. Vous pourrez donner au médecin traitant du sujet des précisions sur la pratique du do-in et de ses outils pour qu’il décide si cette pratique peut être contre-indiquée pour son patient.